Égalité hommes-femmes: la CGSP dénonce des discriminations dans le service public
A la veille de la 11e journée de l’égalité salariale de la FGTB, une vingtaine de militants de la CGSP se sont rassemblés ce vendredi matin devant un dépôt de Bruxelles-Propreté situé rue des Palais, à Bruxelles, et spécifique aux charges légères.
Les manifestants voulaient dénoncer une discrimination à l’embauche, relevant qu’il n’y a que des hommes dans ce dépôt, même au niveau administratif.
La CGSP visait par cette action l’aile opérationnelle de Bruxelles-Propreté, l’administration centrale ayant quant à elle une répartition hommes-femmes égalitaire. Le syndicat concède par ailleurs qu’il y a quelques brigadières dans certains grands dépôts.
Rudy Janssens, secrétaire fédéral CGSP, dénonce plus précisément un blocage au niveau syndical: «les représentants des deux autres syndicats, libéral et chrétien, disent ouvertement en concertation qu’ils ne veulent pas qu’on engage des femmes. Beaucoup de femmes n’ont pourtant pas de diplôme pour prétendre à un emploi qualifié», indique-t-il, menaçant de «mobiliser les demandeuses d’emploi qui souhaiteraient travailler à Bruxelles-Propreté pour une journée d’action».
Etienne Cornesse, porte-parole de Bruxelles-Propreté, précise quant à lui qu’il y a dans l’administration opérationnelle une dizaine de femmes administratives de secteur, généralement transférées de l’administration générale mais dont certaines ont été embauchées de l’extérieur, notamment pour les parcs à conteneurs. Un projet prévoit par ailleurs l’embauche de 6 jeunes femmes au niveau opérationnel, via le plan Rosetta.
Il explique aussi que les postes à charges légères, comme ceux du dépôt de la rue des Palais, sont prioritairement donnés aux employés en fin de carrière ou qui ont des problèmes de santé, et que la promotion en interne est favorisée.
Rudy Janssens, de la CGSP, a quant à lui également pointé vendredi d’autres services publics jugés problématiques quant à l’égalité hommes-femmes. Il a souligné le cas de la Ville de Bruxelles, où «l’échevin responsable du personnel du service public, Philippe Close, a comme politique de ne pas nommer les femmes qui sont préposées à l’entretien». «Leur carrière est donc non évolutive: un salaire bloqué à 1.100-1.200 euros par mois, une pension de contractuelle et un risque de licenciement en fin de carrière car il n’y a aucun reclassement», conclut Rudy Janssens.
Philippe Close réagit en soulignant que la Ville est une des communes qui nomment le plus de manière générale. Pour le secteur plus précis du nettoyage, il explique qu’une régie globale est en train d’être développée pour ne plus faire appel au secteur privé, et que cette avancée postpose la négociation avec les syndicats sur la question des nominations.
Rudy Janssens a par ailleurs dénoncé les temps partiels à horaires coupés dans l’accueil de l’enfance à Saint-Josse-ten-Noode et Schaerbeek, qui bloquent les travailleuses dans leur recherche d’un second emploi.
Source: L’Avenir