Bien que le 4 janvier Julian Assange ait remporté une victoire puisque son extradition avait été refusée, il n’a pas été remis en liberté. Les procédures d’appel qui vont s’engager risquent de prolonger encore son incarcération.
L’accusation reproche à la juge Baraitser de ne pas avoir informé que l’article 91 de la loi sur l’extradition de 2003 empêche l’extradition en fonction de l’état physique ou mental de la personne. Les avocats de l’accusation disent que s’ils en avaient été avertis, ils auraient pu présenter dès les audiences d’extradition des assurances concernant les conditions d’incarcération. La Haute Cour a accepté que l’accusation présente ces assurances en appel.
Par contre, la Haute Cour a rejeté deux points soulevés par l’accusation, le fait qu’elle considère que le psychiatre Michael Kopelman n’aurait pas dû être accepté comme témoin. Il avait mis en avant le point selon lequel Assange risquait de se suicider s’il était extradé. L’accusation considère aussi que la juge Baraitser a trop pris ce témoignage en considération. Cette juge Baraitser, qui a par ailleurs admis tous les arguments de l’accusation concernant la criminalisation du journalisme et qui, en refusant l’extradition pour des raisons de santé mentale, a offert à l’accusation une possibilité de réponse évidente (promettre de ne pas incarcérer Assange dans des conditions extrêmes), se voit reprocher par cette même accusation de s’être laissé influencer par un témoignage amené par la défense. L’audience préliminaire devrait envisager l’acceptation de ces deux points refusés lors de la réception de l’appel le 7 juillet.
Les promesses de ne pas incarcérer Assange à ADX Florence et de ne pas le soumettre à des SAM ne tiennent pas. Ces promesses valent uniquement pour ce qui s’est passé et a été dit avant qu’elles ne soient faites. Si par la suite, Julian Assange était considéré comme faisant des choses qui puissent justifier le recours à des SAM, les promesses tomberaient ! De plus, les Etats-Unis ont déjà eu recours à de telles promesses qu’ils n’ont pas respectées une fois l’extradition acceptée.
Quant à l’éventualité qu’Assange purge sa peine en Australie, celle-ci ne serait effective qu’une fois toutes les formes d’appel épuisées… et cela pourrait prendre des dizaines d’années.
Le long acharnement à l’encontre de Julian Assange se poursuit donc à travers ces procédures d’appel. Sa santé se détériore et il est grand temps que les forces démocratiques qui disent défendre la liberté de la presse et le droit à l’information fassent entendre leurs voix.