Lettre ouverte des personnes sans papiers à leurs voisin.e.s

Nous sommes des citoyennes et citoyens ordinaires. À un détail près… aux yeux de l’État nous n’existons pas.

On dit de nous que nous sommes environ 150 000 en Belgique, à vivre sans papiers. Nous y vivons parfois depuis 5, 10 ans voire beaucoup plus. Certain·e·s d’entre nous sont né·e·s ici.

Alors que nous travaillons, nous ne pouvons bénéficier de protection sociale. Nos soins de santé ne sont pas remboursés, nous n’avons aucun filet de sécurité quand nous perdons notre emploi. Sans existence légale, nous nous retrouvons à la merci de patrons abuseurs et de marchands de sommeil sans parler du fait que les femmes parmi nous sont exclues des dispositifs existants pour les protéger des violences liées au genre.

Pour démontrer aux responsables politiques qu’aux yeux des Belges, nous sommes aussi la Belgique, nous vous prions aujourd’hui de vous manifester. Portez avec nous, nos revendications.

SIGNER LA PETITON ICI

Nous demandons la régularisation des personnes sans-papiers qui se trouvent en Belgique sur base de critères clairs et permanents, que sont les attaches durables, le travail, l’inéloignabilité et le risque d’atteinte à un droit fondamental en cas de retour; ainsi que la création d’une commission de régularisation indépendante.

En conséquence:

La suppression des centres fermés et l’arrêt des expulsions violentes et forcées des femmes et des hommes qui ont traversé des épreuves pour trouver ici protection et espoir de lendemains meilleurs. Loin d’améliorer la sécurité des citoyen.ne.s qu’elles prétendent assurer, ces politiques sécuritaires coûtent au budget de l’État.

L’arrêt de la criminalisation des sans-papiers. Les procédures de régularisation ainsi que les démarches auprès des institutions, des administrations doivent être menées avec une éthique administrative qui soit exempte d’a priori racistes, que chaque personne soit traitée de manière équitable. Les ministères compétents en matière de sécurité des personnes doivent cesser les rafles, les traques qui servent la rhétorique de la peur des « étrangers ».

Le respect des droits humains et en particulier celui des enfants sans papiers, au même titre que ceux de tous les enfants. À commencer par un accès effectif et égal à l’éducation, à la vie familiale et à un niveau de vie décent.

 

 

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