Lettre ouverte aux pouvoirs locaux bruxellois: prévention Covid19 sur les lieux de travail

La CGSP ALR Bruxelles s’indigne que de nombreux employeurs ne respectent pas correctement les règles de prévention et de protection concernant les risques de contamination au Covid19, alors qu’à l’heure actuelle, il apparaît que plus de la moitié des contaminations se font sur le lieu de travail (RTBF 19 mai 2020).

En effet, les stocks d’équipements de protection individuelle EPI sont toujours à flux tendu dans certains lieux de travail et la saga des masques n’est pas terminée : aujourd’hui encore des travailleurs de nos hôpitaux publics qui effectuent des prélèvements pour les tests Covid19 ne peuvent pas porter de masque FFP2 pour leur protection… Merci patron !

Pourtant les obligations légales des employeurs sont claires, entre autres :

  • Obligation d’informer les travailleurs s’ils courent un risque de contamination à un agent biologique et de prendre des mesures de prévention et de protection
  • Obligation d’informer les membres du Comité de prévention CPPT représentant les travailleurs
  • Avis du médecin du travail et du Service interne de prévention SIPP
  • Obligation de prise en charge financière du testing si le risque provient du lieu de travail…

D’autre part, nous constatons globalement l’incapacité de certaines médecines du travail à prendre en charge l’organisation des tests pour les travailleurs ayant encourus un risque de contamination sur leur lieu de travail. Ce testing devrait être assumé et assuré par les services de surveillance de la santé mais ne l’est pas, ou peu, ou hors délais, apparemment par manque d’effectif. Conséquence : un certain nombre de travailleurs doivent prendre financièrement en charge eux-mêmes le coût du test et du rdv chez leur médecin traitant. Ceci est inacceptable alors que l’employeur est responsable de la protection de la santé des travailleurs sur ses lieux de travail !

  • Nous demandons un renforcement des moyens dont disposent les services de surveillance de la santé au travail afin d’assurer leurs missions auprès des travailleurs sur le terrain.
  • Nous demandons que les employeurs prennent en charge les coûts de testing ou garantissent un remboursement aux travailleurs concernés le cas échéant.

De plus, nous constatons que sous les recommandations du CNS, le congé de quarantaine ne profite qu’aux employeurs et mettent les travailleurs en grande difficultés. Une grande diversité de procédures concernant les certificats de quarantaine existe entre les différents employeurs publics locaux à Bruxelles : certains travailleurs se voient retirer des jours de congé ou de récupération, voire des congés sans soldes, d’autres des jours de maladie. Certains ont la chance que ces jours de quatorzaine soient comptés comme une dispense de service. Dans d’autres cas, certains travailleurs se voient même interdire de rester en quatorzaine par leur employeur… Cherchez l’erreur !

  • Nous demandons que ces périodes de quarantaine soient assimilées à du congé prophylactique avec une homogénéisation au sein des différentes institutions locales.

Cette politique appliquée par les pouvoirs locaux est dangereuse en terme de santé publique, chaque employeur interprète les conseils du CNS comme il le souhaite, à la carte ! Inacceptable !

Soyons clairs : ces employeurs gagnent de l’argent sur le dos des travailleurs, encore !

Le Covid19 a mis en évidence la lutte des classes en œuvre face aux politiques de santé publique : ENSEMBLE DANS LA LUTTE !

Septembre 2020

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